Rédaction de la lettre de licenciement : point de vigilance
La rédaction de la lettre de licenciement est un exercice périlleux, en ce qu’elle est source de nombreux contentieux, légitimes ou non. Voici un exemple récent d’une interprétation (malheureuse ?) des manquements reprochés à un salarié…
Lettre de licenciement : faut-il tout (d)écrire ?
Une entreprise, en redressement judiciaire, licencie son directeur administratif et financier, pour faute grave. Ce qu’il conteste.
A tort, selon l’employeur qui rappelle tout de même que le salarié a manqué à son obligation de loyauté, la lettre de licenciement étant motivée par :
- la négligence du salarié :
- ○ qui n’a pas alerté les instances compétentes sur la situation réelle de l’entreprise,
- ○ qui a aggravé la situation par une politique financière désastreuse,
- ○ qui s’est entouré de conseils aux coûts exorbitants,
- ○ qui s’est octroyé des primes immodérées et s’est autorisé des dépenses somptuaires,
- ○ qui a rédigé des contrats aux clauses ambigües, générant des contentieux,
- ○ etc.
- son non-respect des règles d’éthique de l’entreprise.
Mais la lettre de licenciement ne mentionne pas expressément ce manquement à son obligation de loyauté, souligne le salarié. L’employeur ne peut donc pas l’invoquer…
Sauf qu’en matière de licenciement disciplinaire, précise le juge, si la lettre de licenciement doit mentionner les griefs retenus contre le salarié et les conséquences sur le contrat de travail, il appartient au juge de qualifier les faits invoqués.
L’affaire sera donc rejugée pour déterminer si l’ensemble des manquements du salarié relèvent effectivement d’un manquement à son obligation de loyauté.
Source : Arrêt de la Cour de Cassation, chambre sociale, du 1er juillet 2020, n° 18-25307
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